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"Le coeur noir du soleil" : Daniel Martinez

 

Laisser se perdre un son
à peine est-il formé
un sens, à peine formulé
surgir s'enfuir
écarter du regard
le sceau de la poussière
inciser le cœur noir du soleil
qui chuchote dans l'orme attentif
mille complaintes et mouvements de plumes
le couver d'un souffle pénétrant
celui-là même qui se joue
des frontières et des rites
route blanche vaisseaux de l'écorce
où s'accumulent des petits riens
semblables à notre histoire 
grevée de fumées
traversée du dessein de puissance



Laisse se perdre ta voix
sous les sifflets du vent
car tout se défait
à l'écoute des sables
au double vide du saut de l'acrobate
tu reviens de loin l'horizon penche
et couvre un moment les partitions
Diane reprend une gigue en ré majeur
de Nicolas Chédeville le dernier des trois frères
qui firent de la musique flamme nouvelle
bois plutôt la beauté
sous l'infime rumeur du chaos



Et de grâce laisse tourner à l'aigre
le mauvais vin, se flétrir
la pourpre du rhododendron
s'embraser les poignets du jongleur 
sans savoir où demain
nous conduira
car telle est dans le fond
comme dans la forme
l'ambiguïté fondamentale
qu'il importe de ne pas lever


Daniel Martinez

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