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Laisser se perdre un son à peine est-il formé un sens, à peine formulé surgir s'enfuir écarter du regard le sceau de la poussière inciser le cœur noir du soleil qui chuchote dans l'orme attentif mille complaintes et mouvements de plumes le couver d'un souffle pénétrant celui-là même qui se joue des frontières et des rites route blanche vaisseaux de l'écorce où s'accumulent des petits riens semblables à notre histoire grevée de fumées traversée du dessein de puissance
Laisse se perdre ta voix sous les sifflets du vent car tout se défait à l'écoute des sables au double vide du saut de l'acrobate tu reviens de loin l'horizon penche et couvre un moment les partitions Diane reprend une gigue en ré majeur de Nicolas Chédeville le dernier des trois frères qui firent de la musique flamme nouvelle bois plutôt la beauté sous l'infime rumeur du chaos
Et de grâce laisse tourner à l'aigre le mauvais vin, se flétrir la pourpre du rhododendron s'embraser les poignets du jongleur sans savoir où demain nous conduira car telle est dans le fond comme dans la forme l'ambiguïté fondamentale qu'il importe de ne pas lever