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Georges Duhamel : "Travail, ô mon seul repos !", édition Wesmael-Charlier, 204 pages, 9 janvier 1959
C'est Georges Duhamel qui écrivait dans le Journal de Salavin (Mercure de France, 1993) : "Si les hommes pouvaient s'améliorer, ce serait une grande tristesse de songer qu'ils ne le font pas. Mais, de songer qu'ils n'y peuvent rien, cela, du moins, enseigne une indulgence infinie." Cette clairvoyance m'a toujours étonné, pour ne pas dire "séduit", par ce constat d'impuissance qu'elle révèle face à l'histoire de l'humanité que d'aucuns considèrent tout bien pesé comme affligeante dans ses aboutissements. Rejet du fanatisme donc et intégrité foncière dans ce qu'il considérait comme un devoir de l'écrivain face à un monde en déroute.
Ce livre est l'un des derniers que publia Georges Duhamel, j'ai entre les mains l'exemplaire qu'il a envoyé à son compagnon de route, Jules Romains qui, lui, appelait de ses vœux ses contemporains à faire du chaos où les hommes s'entrechoquent depuis bien longtemps un cosmos puissant et harmonieux. Ses Hommes de bonne volonté sont-ils encore lus aujourd'hui, hormis par quelques fidèles, il est permis d'en douter.
On comprendra mieux ainsi la portée symbolique de cet envoi, daté de février 1959 et dédicacé :
"A Madame et à Jules Romains, avec le fidèle message de leur vieil ami
G Duhamel" -
Charles Juliet : "Journal III (1968-1981)", Hachette P.O.L., 30 mars 1982, 360 pages, 70 F.
C'est l'édition d'origine du troisième tome du Journal de Charles Juliet (qui a participé au numéro 52/53 de Diérèse), que j'ai entre les mains, sans autre titre d'accompagnement. Depuis que l'ouvrage a été réédité par P.O.L., en 1999, la première de couverture porte désormais le titre : "Lueur après labour", le livre se négociant au prix de 21,45 €. Charles Juliet, pour qui "C'est par le singulier qu'on accède à l'universel", en est à ce jour au dixième tome de son Journal.
Un travail de mémoire remarquable que le sien, sans béquille de courants littéraires à épouser pour se conformer à la norme admise, ou souci de faire œuvre, lié à un esthétisme qui mettrait en avant "la réception de ce qui s'écrit", bien présente aujourd'hui dans le champ éditorial, via les sensitivity readers par exemple.
Par parenthèse, un auteur m'a envoyé hier son dernier livre, avec un petit mot d'accompagnement dont je vous livre une partie du contenu, qui ne m'a pas laissé indifférent : "Un travail soutenu a été mené entre l'éditeur et moi-même. La version finale retenue par l'éditeur, après corrections, ne ressemble pas à la mouture initiale..." Bref, l'écrivain n'est plus maître chez lui, signe des temps actuels ?
J'ai choisi quelques extraits du Journal de Charles Juliet (tome III) datant de la fin de l'année 1974, il y parle du peintre Bram Van Velde, avec l'attention qu'on lui connaît, un constant souci du détail. Précisons qu'a paru en format Poche, en 2020, Rencontres avec Bram Van Velde, éd. P.O.L.
Pour l'heure, voici :