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Les dessous de l'imprimerie en quelque sorte. Ce avec quoi se débat sans trop le dire (une fois n'est pas coutume) votre serviteur. Est-ce que l'on en parle suffisamment dans la presse justement ? Pas assez, à mon sens. Tout dernièrement encore, je constatais que tel éditeur en vue avait publié un auteur pas inconnu de Diérèse sur du papier "cigarette", faute de mieux, ce qui n'enlève rien à la qualité des poèmes imprimés, est-il besoin de le préciser ?
Au printemps 98, Pierre Perrin écrivait : "Le format, l'épaisseur du dos, le grain du papier, l'odeur de l'encre ou des années, le titre, le nom de l'auteur, la quatrième de couverture, le caractère, les premiers mots pris au hasard, l'effet qu'ils produisent ou non - est-ce qu'on va emporter cela chez soi comme un voleur et lire à en perdre la tête ? Un livre, c'est une promesse, une aventure, une passion, un jour peut-être le divorce, et puis l'oubli, l'abandon, les combles, le feu ou la poubelle. Car on lit comme l'oiseau fait son nid, pour se ménager un abri, pour se réchauffer, pour vivre un peu mieux dans le temps suspendu, comme si la pensée et les sensations d'un autre, à travers leurs saillies, pouvaient donner des prises pour ne pas chuter."
Oui : "une ouverture, une promesse, une passion"... à partager. Lire en ligne une revue, ou un livre sur une liseuse, un écran... c'est pour moi du moins, en perdre la substance, le toucher, le plaisir du toucher, la quête très sensuelle de la vibration sous-jacente de la voix de l'auteur arrachée à la chair de cette "mécanique" humaine qui pense, qui souffre, qui rêve et qui aime.