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"Côte à côte", un poème de Daniel Martinez

De ce goût d'iode et de sel 
au croisement des songes
où tenter de prendre fond
parmi les moires et reflets
du cheminement de l'être

un ibis un cortège de pies lovés
hantent l'immobile paix 
pour se détacher 
du siècle pèlerin
qui nous vit naître 


Les formes s'épuisent et renaissent
roulent volutes dans l'arbre des veines
s'étirent les nuées
au cœur de notre incomplétude
âmes exaltées qui savent
la violence d'exister
les grandes solitudes
de l'art et de la passion
le désir de se laisser emporter
de se perdre au plus loin

en des terres inconnues


Glissent des oiseaux
dans le ciel incandescent

pareillement les émotions
qu'agitent mille nœuds subtils
d'intelligence et de mémoire

défaits là avec le temps
qu'il faut pour que ces chimères
s'évanouissent


                       Nous allions de concert

aborder l'autre rive où voltigent les heures
où l'étendue convoie
l'odeur de la mer
ses lignes et voltes ses cris étouffés
ses doigts mouvants
ombres d'étraves brisants de cendre
éboulements sableux

 
Sur le miroir mouillé des laisses
les mots nôtres ne seraient-ils
que coquillages concassés

remués sans fin par les marées


Daniel Martinez

 

PS : les quatre poèmes qui précèdent ont été écrits d'une traite, donc non travaillés. Ils le seront pour éventuelle publication.
A E*, qui m'interrogeait tout récemment sur la tenue d'un Journal intime, d'un diaire, par votre serviteur, voici ce que je lui ai répondu :

"Bonjour E*,

Si par le passé (il y a donc plus de dix ans) j'ai pu tenir un journal, "intime" comme tu le précises, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Ce n'est pas que je manque de "matière", c'est que je n'ai pas vraiment le temps, et l'esprit qui va avec. Au jour d'aujourd'hui, je me suis orienté vers des poèmes (un journal poétique façon Pasolini) non travaillés, qui le seront ensuite si je les destine à la publication.
Du temps où j'en tenais un, de journal dit intime, c'était toujours avant de regagner mes pénates, une sorte de compte-rendu de la journée, au stylo à bille sur un calepin. Par exception : pendant mes voyages, comme en Inde, c'était dans le bus, pour aller d'une ville à l'autre, un carnet posé sur mes genoux. Mon journal indien est le plus abouti et je ne m'en interdis pas la publication un jour ; parallèlement, je dessinais alors, souvent dans le corps du texte. Le dessin permettant de se relaxer l'esprit tout en gardant sous les yeux le texte qui précède, en attente de celui qui suivra.
Et puis j'ai toujours eu une certaine défiance pour le fait de se raconter, prosaïquement parlant, car n'est pas Montaigne qui veut. Donc, je n'écrivais pas plus de 20 lignes au quotidien quand je me livrais à cet exercice.
Voilà, en résumé. Je ne crois pas qu'il y ait une recette miracle,. Cependant, l'écran du PC introduit une distance alors que le contact tactile avec la feuille de papier intimise la scription. Ce n'est pourtant pas le cas des poèmes présentés dans la rubrique "Journal" de mon deuxième  blog. Dernier point : je n'écris jamais dans l'attente d'un publication, mais pour moi-même, par nécessité autant que par "hygiène mentale..."  DM

 

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