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  • "Faux jours", un poème de Daniel Martinez

    Un village investi par des elfes de jade
    nos yeux brûlent dans l'infinité du dedans
    dans une autre lumière plus vive 
    que le faux jour
                              la neige mentale verse sur la plaine
    le mouvement lent d'une blancheur ailée
    fenêtre ouverte tu feuilletais les dessins fébriles
    d'Unica Zûrn avant qu'elle ne succombe
    à ses propres fantasmes
    cela simplement emporté par le flux 
    et les châteaux d'écume du temps
    où girent sans fin
    le sang d'étoiles naines
    tombé d'un nid défait
    juché sur la ramure


    N'étions-nous pas payés
    mille fois déjà d'avoir vécu
    loin de tout dans la dérive 
    des oiseaux de grand chemin
                      n'étions-nous pas 
    horlogers de la rime
    à incanter tel poème des Chimères
    en l'heure creuse
    qui floconne tout à l'entour 


    quelque part sur la frontière
    de la veille et du sommeil
    au regard vert de l'aube
    confondue aux faibles battements
    d'une mémoire primordiale


    Daniel Martinez

     

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