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  • "Au cœur des braises", un poème de Daniel Martinez

    Comme autant de scories pétrifiées 
    aux ballasts des vieilles gares
    comme résidus de fonte
    conglomérat sans gloire ni noblesse
    devant la porte du soleil
    et les jaunes de l'hélianthe
    ce souffle n'est pas celui
    de l'hiver qui pointe au cœur du cercle
    mais la ligne ininterrompue
    des secondes chevauchant
    l'élan de la vie malgré tout
    celle en qui la saison libère
    de fines particules de glace
    riches de mille avancées pour enfin devenir
    la musique lancinante du vertige


    Les filaments de la foudre
    cherchent comme toi un chemin
    un sillon à suivre autour
    de la sereine démesure
    entre les odeurs matinales l'écriture
    recompose un sang noir
    un vin roux de naguère et toujours
    qu'anime la main pour incarner nos rêveries
    couvant les mots de la dernière nuit
    te paralysant de moiteur
    un chant liquide en quelque sorte
    qui dissipe la nature environnante
    recueillie en elle-même 


    A présent les sons s'harmonisent
    l'autre nuit te requiert elle déchire les rites
    de la figuration elle emplit de son babil
    la douceur des arbres dépouillés
    au pied de la fenêtre
    elle recompose l'énigme du monde
    infiltrée par un pont de murmures
    et soudain la brise délivre
    le grand vivificateur le poème originel
    avec des glissements des chutes


    des incandescences s'enroulant
    à l'ourlet de la voix
                         la parole se fait
    se dilate ne peut plus rien retenir
    de ce qui se donne sans compter
    soupirs gémissements
    au cœur des braises
    le rythme a pris trace sous le pouls
    l'arc de silence puise
    à la même soif au-dedans
    et donne au vallon proche
    toutes ses nuances


    Daniel Martinez