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  • "Pas plus que cela", un poème de Daniel Martinez

    Sur la façade aux écailles de schiste
    chuchotent des voix le jour s'y appose
    à cet instant de la traversée il rend à l'espace
    l'enveloppe de nos corps
    dans un bouillonnement de dentelles 
    entre le son et l'oreille le flux particulier
    d'une très douce déraison
    où flottent des images chères


    Epuise-les sans y boire
    car derrière tes yeux il n'y a
    plus que mille petites torsions 
    et sinuosités vertes pour figurer
    les fougères qu'éclaire la nue bleue
    tu n'en peux déceler à cette heure
    que l'ombre de l'ombre d'une âme
    tel un secret entre d'autres secrets 
    quand les vérités paraissent trop amères
    et que l'odeur-mère de la profondeur
    convoie le grand lieu hauturier et mobile
    sur sa face immobile l'infini compresse l'infime


    Nous sommes là
    toi fleur étoffe femme
    entre l'œil et le regard sans lieu
    sans le babil des heures ni la tension du vide
    des créatures indécises 
    entrées en pauvreté
    ayant fui la nuit glacée
    et ton sourire figure à lui seul
    ces miettes
    de pain conquises d'un rien
    posées sur le rebord de la fenêtre
    où le hasard s'aventure
    initie l'absolue liberté de l'esprit


    La dérive des âges et des saisons
    nous rappelleraient-elles
    que l'essence de l'homme
    n'est pas d'être mortel mais de vouer s'il se peut
    le damier du monde aux bruns grisés de l'écorce
    des frênes dont les marbrures
    feraient oublier dans leur complexité
    le sans-poids des limites admises.


    Daniel Martinez
    16 mars 25