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  • "En noir et blanc", par Henry Bauchau, 11 illustrations de Lionel Doulliet, éditions du Chemin de fer, novembre 2005, 64 pages, 15 €

    Henry Bauchau (1913-2012), poète, romancier et psy­chanalyste belge, a obtenu le grand prix de littérature de la Société des Gens de lettres pour l’ensemble de son œuvre à l’occasion de la parution de L’enfant bleu. Il est également l’auteur de Œdipe sur la routeAntigone ou encore Le boulevard périphérique. Dès 1958, il était lauréat du prix Max Jacob pour Géologie, paru chez Gallimard.

    Il fut le premier abonné de Diérèse, en juin 1998, après que le numéro 1 lui avait été offert. Il résidait alors passage de la Bonne Graine, dans le onzième parisien, pas encore boboïsé, Dieu merci. J'y travaillais à l'époque, un travail alimentaire, faut-il le préciser. Le livre que je vous présente aujourd'hui compte quatre récits, c'est le troisième qui donne son titre au livre, conte vers lequel va ma préférence. D'une construction exemplaire, il allie la nostalgie avec l'art du dialogue (qui n'est pas sans rappeler son équivalent dans le domaine cinématographique avec "Les demoiselles de Wilko" d'Andrzej Wajda ou dans le domaine littéraire, avec Premier amour d'Ivan Tourgueniev, un livre dont je ne saurais trop vous conseiller la lecture ou relecture). 

    Lorsque Henry écrit En noir et blanc, il a 92 ans et se souvient, sa mémoire est intacte : sans en rajouter, il nous fait part de cette merveille qu'est la découverte de l'autre, entre ce qui vient et s'en va, entre ce qui se tait ou ne cesse de parler. Il n'a alors plus rien à prouver, mais à témoigner, pour le meilleur, à insuffler, aux figures qu'il convoque, la respiration neuve qui les régénèrera. Ici autant que là, ses sentiments se conjuguent avec tout le respect dû à la femme, respect qui semble soit dit en passant, s'être perdu par les temps qui courent, où "le sexe deviendra doctrinaire" (dixit Henri Michaux, in Tranches de savoir).
    Il était, il fut d'une autre époque assurément, et sa curiosité pour la revue que je lançais m'a plu d'emblée chez lui, au point que nous sommes restés en contact jusqu'à qu'il tire sa révérence, à l'automne 2012. Diérèse en était à son trentième numéro, avec 250 pages - goutte d'eau rapportée aux 22104 totalisées par la revue depuis ses origines (le 21 mars 1998).

    Voici plutôt :

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